siA l’instar des abeilles qui communiquent différemment, la facilitation graphique est une façon élégante de communiquer simplement et différemment dans des contextes tels que les réunions, les ateliers de créativité, les conférences, les formations, les rétrospectives et autres sessions de brainstorming.

Quesako ?

La « facilitation graphique » se définit comme des techniques visuelles qui consistent à utiliser des dessins, des schémas, des « cartes mentales » et des icônes pour faciliter la communication, la compréhension et la réflexion. La FGCP, qui la Communauté de Praticiens en Facilitation Graphique, propose une définition assez élégante et métaphorique de la facilitation graphique, elle se définit par la « visualisation au service des interactions ».

D’un point de vue technique, elle repose sur plusieurs éléments clés, notamment :

    1. Le choix de symboles et d’icônes visuels : la facilitation graphique utilise des symboles et des icônes qui ont une signification claire et facile à comprendre pour le public. Cela peut inclure des flèches pour indiquer les directions, des signes de croix pour marquer les erreurs, des visages souriants ou tristes pour représenter des émotions, etc…
    2. La mise en page et la structure de la page : la facilitation graphique implique de créer une mise en page visuelle qui aide les participants à suivre le flux de la discussion et à comprendre les relations entre les différentes idées. Cela peut inclure l’utilisation de flèches pour indiquer les liens, de couleurs pour différencier les concepts ou de taille pour hiérarchiser les informations.
    3. Les techniques de dessin : la facilitation graphique utilise des techniques de dessin simples, mais efficaces, qui peuvent être facilement apprises et appliquées. Cela peut inclure l’utilisation de formes géométriques simples, de dessins linéaires, de représentations schématiques, etc…

Avec le temps, ces principales composantes se sont affinées et ont fait apparaître de véritables disciplines telles que : 

  • La « prise de notes visuelles en direct » ou « sketchnote » est une technique de facilitation graphique qui consiste à prendre des notes sous forme de dessins et de schémas pour capturer les idées clés lors d’une présentation ou d’une réunion.
  • Le « visual mapping » est une autre technique de facilitation graphique qui consiste à créer des cartes visuelles pour représenter des informations complexes ou des idées. Ces cartes peuvent être utilisées pour organiser des pensées, pour décomposer des concepts en sous-parties ou pour créer une vue d’ensemble d’un sujet.
  • Le « storytelling » est également une technique de facilitation graphique qui utilise des dessins et des schémas pour raconter des histoires visuelles. Cette méthode est souvent utilisée pour présenter des idées ou des concepts de manière engageante et mémorable.
  • Les « canevas visuels » sont des modèles de facilitation graphique pré-conçus qui peuvent être utilisés pour organiser des idées ou des concepts de manière visuelle. Ces canevas peuvent inclure des diagrammes, des tableaux, des graphiques, etc.

Que disent les Scientifiques sur la Facilitation Graphique ?

Plusieurs études scientifiques ont examiné les effets de la facilitation graphique sur la communication et la compréhension. L’utilisation de la facilitation graphique pendant une réunion d’équipe augmente ainsi la qualité de la discussion et améliore la rétention d’information [W2010]. Et la facilitation graphique était un outil efficace pour aider les participants à clarifier et à synthétiser les idées dans les contextes de réunions et de présentations [S2014].

Les 6 conseils pour Facilitateur Graphique débutant

Si la facilitation graphique est une technique qui améliore la qualité de la discussion et la rétention des informations dans les contextes de réunions, de présentations et de formations, faut-il encore pouvoir arriver à maintenir une attention constante durant toute une réunion. Voici nos quelques conseils pour les facilitateurs graphiques débutants qui sont sans prétention mais que nous avons constaté et souvent discuté chez AgilBee. Voici six points importants à retenir pour faire une facilitation graphique efficace :

  1. 6 Conseils pour facilitateur graphique débutantPréparez-vous : Avant de commencer, assurez-vous que vous avez bien compris l’objectif de la réunion et les attentes des participants. Prévoyez également le matériel nécessaire, comme des marqueurs de différentes couleurs, des feuilles de papier et des affiches. Chez AgilBee, nous avons opté pour des marqueurs de qualité que nous utilisons aussi bien dans nos facilitations que dans nos formations. Il s’agit de la marque Neuland, on vous les recommande.
  2. Écoutez : Pendant la réunion, écoutez attentivement les idées des participants et prenez des notes en conséquence. Cela vous permettra de créer une image qui reflète fidèlement les idées discutées. La difficulté est de rester attentif et déposer votre mémoire en même temps sur le papier. Cela demande un peu d’expérience. C’est la partie la plus difficile de la facilitation graphique. Lire en dessous la partie « Votre Pire Ennemi en tant que Facilitateur Graphique ».
  3. Simplifiez : En tant que facilitateur graphique, votre objectif est de rendre les idées et les concepts plus compréhensibles pour les participants. Pour ce faire, utilisez des images simples et des icônes facilement reconnaissables pour représenter les idées clés. Évitez ainsi les dessins trop complexes ou trop détaillés, qui peuvent distraire les participants et nuire à la clarté de votre message.
  4. Soyez créatif : Utilisez votre créativité pour rendre vos dessins plus attrayants et amusants. Les participants seront plus engagés si vous utilisez des couleurs vives, des dessins humoristiques et des métaphores visuelles pour transmettre vos idées.
  5. Résumez : Utilisez vos dessins pour résumer les points clés de la discussion. Cela permettra aux participants de mieux comprendre les conclusions de la réunion.
  6. Restez flexible : Soyez prêt à modifier votre image en cours de route si les idées évoluent au cours de la réunion. La facilitation graphique est un processus dynamique et flexible, et il est important de s’adapter aux besoins des participants.

Votre Pire ennemi en tant que Facilitateur Graphique

Le bruit cognitif est un phénomène courant en facilitation graphique, qui peut être dû à la surcharge cognitive de devoir écouter, comprendre et en même temps écrire et dessiner des idées. Cette surcharge peut entraîner une perte d’attention et de mémorisation, ce qui peut perturber certains participants.

La surcharge cognitive peut être liée à la théorie du traitement de l’information, qui suggère que le cerveau humain a une capacité limitée à traiter et à stocker l’information. Lorsque la capacité est dépassée, cela peut entraîner une perte d’attention et de mémorisation.

En ce qui concerne la facilitation graphique, il est important de réduire le bruit cognitif en utilisant des dessins simples et clairs, en évitant les détails inutiles et en assurant que chaque dessin est accompagné d’une explication verbale claire. Il est également important d’encourager les participants à poser des questions ou à demander des clarifications si quelque chose n’est pas clair.

Des recherches ont montré que l’utilisation de la facilitation graphique peut réduire le bruit cognitif en aidant les participants à comprendre et à mémoriser les idées plus facilement. Une étude de 2018 publiée dans la revue « Journal of Educational Psychology » a montré que les étudiants qui ont bénéficié d’une facilitation graphique ont obtenu de meilleurs résultats dans les tests de compréhension des sujets abordés que ceux qui n’ont pas bénéficié de la facilitation graphique [G2018].

Ainsi, pour réduire le bruit cognitif en facilitation graphique, il est important de se concentrer sur des dessins simples et clairs, d’accompagner chaque dessin d’une explication verbale claire, d’encourager les participants à poser des questions et de suivre les bonnes pratiques de facilitation graphique.

Voici les Références de l’article, nous vous laissons d’autres références qui appuient ce qui est écrit (Bonne lecture !) :

  • [W2010] Waller, M. J., & Conte, J. M. (2010). The use of graphic organizers to enhance thinking skills in the learning of economics. Journal of Economic Education, 41(3), 313-323.
  • [S2014] Schar, M., & Jansen, K. (2014). Drawing ideas: Using visual representations to facilitate organizational change. Journal of Business and Technical Communication, 28(1), 3-37.
  • [G2018] Glynn, S. M., Taasoobshirazi, G., & Brickman, P. (2018). Facilitation of complex systems learning through the use of graphical representations in classroom curricula. Journal of Educational Psychology, 110(2), 172-188.
  • [G2010] Gray, D., Brown, S., & Macanufo, J. (2010). Gamestorming: a playbook for innovators, rulebreakers, and changemakers. O’Reilly Media, Inc.
  • [B2010] Bresciani, S., & Eppler, M. J. (2010). Facilitated visualisation in teams: unleashing cognitive diversity and group creativity. Journal of Knowledge Management, 14(4), 479-490.
  • [C2015] Cai, S., & Zhu, W. (2015). The impact of social media on the facilitation of tacit knowledge sharing in organizations. Journal of Knowledge Management, 19(2), 243-256.
  • [K2015] Koepke, L., & Hutzler, M. (2015). The effect of graphic facilitation on team creativity: An experimental study. Creativity and Innovation Management, 24(3), 361-372.
  • [K2016] Kohn, N. W., & Smith, S. M. (2016). Facilitation of team decision-making by graphical representation of arguments. International Journal of Human-Computer Studies, 95, 1-14.
  • [M2010] Mullet, E., & Sano, D. (2010). Designing visual interfaces: Communication oriented techniques. CRC Press.
  • [S2019] Sakaguchi, H., & Fukuzawa, N. (2019). Effectiveness of visual facilitation: A systematic review and meta-analysis. Journal of Visual Languages & Computing, 54, 100546.
Call Now Button