Quand les émotions éclairent la santé du travail.

L’intelligence émotionnelle n’est plus un concept périphérique : elle devient l’une des clés majeures pour comprendre ce qui fragilise, mobilise ou épuise les individus au travail. Après avoir exploré la notion d’émotion comme vibration, puis la manière dont l’intelligence émotionnelle transforme la collaboration, ce nouveau webinaire s’attache à une question urgente : le lien entre émotions et burnout.

Ce qui en ressort est clair : l’émotion n’est pas un bruit intérieur, mais un indicateur d’alignement — ou d’effondrement — qui, lorsqu’il est bien compris, permet une véritable prévention.

L’émotion, un signal physiologique… et un phénomène de propagation

Le webinaire rappelle que les émotions ne sont pas seulement des réactions hormonales ou cognitives.
Les neurosciences contemporaines appuient ce constat :

  • L’amygdale déclenche une réponse neuronale immédiate bien avant la conscience (travaux de J. LeDoux).
  • Ce signal se diffuse dans le système nerveux autonome, modifiant respiration, tension musculaire, rythme cardiaque.
  • Ces changements se transmettent aussi entre individus, par micro-expressions, posture, respiration et synchronisation corporelle.

D’où ces observations bien connues mais difficilement explicables par la seule cognition :
un chat qui détecte une tristesse, un bébé qui réagit au stress d’un parent, une pièce où « l’on ne se sent pas bien ».

Cette compréhension rejoint la théorie présentée dans votre premier article : L’émotion fonctionne comme une onde interne — une vibration qui s’étend dans le corps et dans le groupe. (voir l’article: L’émotion comme Vibration)

 

 

Trois étages : Corps, émotion, mental

La conférence décrit ensuite un modèle simple et efficace :

  • Le corps : sensations, tensions, signaux d’alerte.
  • Le niveau émotionnel : réactions, affects, impulsions internes.
  • Le mental : interprétations, récits, croyances.

Les travaux d’Antonio Damasio confirment ce découpage : le ressenti corporel précède le sentiment, qui précède l’interprétation cognitive. L’enjeu n’est pas de savoir quel étage est « meilleur », mais comment ils fonctionnent ensemble. Et surtout : comment l’équilibre se perd.

Exercice : Revenir dans le corps pour apaiser une émotion

Objectif : sortir du mental et réduire l’intensité émotionnelle.

  1. Identifier la sensation corporelle dominante.
  2. La localiser (gorge, poitrine, ventre…).
  3. Rester 30 secondes à observer sans interpréter.

L’activité du cortex préfrontal augmente lorsque l’on déplace son attention vers le corps, ce qui réduit l’impact du système limbique (études en imagerie cérébrale, notamment Lazar et al., Harvard).

Trois fonctionnements émotionnels : Hypersensibles, coupés, équilibrés

Le webinaire met en lumière trois profils, que l’on retrouve largement dans la littérature psychologique

Profil hypersensible

  • Sensibilité élevée aux signaux internes et externes.
  • Réactivité émotionnelle forte, souvent intense et durable.
  • Grande intuition et finesse relationnelle.
  • Rapprochement possible avec les travaux d’Elaine Aron sur la haute sensibilité.

Profil coupé (hypo-émotionnel)

  • Peu de ressenti apparent, distance émotionnelle.
  • Souvent une stratégie de protection ancienne, liée à l’enfance.
  • Les recherches de Bessel van der Kolk sur le trauma confirment ce mécanisme de «déconnexion» émotionnelle comme réponse à des expériences précoces difficiles.

Profil équilibré

  • Capacité à ressentir, accueillir et réguler les émotions.
  • Correspond à un niveau d’intelligence émotionnelle tel que décrit par Daniel Goleman.

Ces profils ne sont pas des destinées. Ils expliquent simplement la manière dont chacun reçoit la vibration émotionnelle.

Exercice : s’auto-positionner sur son profil émotionnel

  1. Face à une situation forte, ma réaction dominante est-elle plutôt : je déborde (hyper), je me coupe (hypo), ou je traverse (équilibré) ?
  2. Que disent le plus souvent les autres de moi (trop sensible, froid, calme, etc.) ?
  3. Suis-je capable de nommer 2 ou 3 émotions vécues dans la journée ?

Cet auto-test simple permet de comprendre son terrain émotionnel, notion proche du seuil d’activation émotionnelle étudié en psychologie différentielle.

Quand l’émotion bloque la pensée : Le rôle des trois cerveaux

Le modèle triunique, bien qu’aujourd’hui considéré comme une simplification, reste utile pour comprendre :

  • Cerveau reptilien : instinct, survie, réflexes.
  • Cerveau limbique : émotions, mémoire émotionnelle.
  • Cortex : analyse, prise de recul, décision.

Sous stress émotionnel, l’amygdale peut court-circuiter le cortex : c’est l’amygdala hijack décrit par Goleman. Cela explique la perte de clarté en situation chargée, les décisions impulsives, et la difficulté à raisonner lorsque le contexte touche ce qui compte profondément.

Burnout : L’épuisement du système nerveux… et de la boussole intérieure

Le burnout est souvent décrit comme un effondrement du système nerveux. La conférence ajoute une dimension essentielle : la perte de sens.

Les études récentes (INRS, Maslach, Schaufeli) convergent :

  • Travailler intensément n’est pas un problème en soi.
  • Le burnout survient lorsque l’individu met beaucoup d’énergie dans quelque chose qui ne correspond plus à ce qu’il est, ou ne fait plus sens.

C’est l’épuisement du cœur émotionnel, pas uniquement du corps. L’alignement entre ce que l’on fait et ce que l’on ressent profondément devient un facteur de prévention majeur.

Exercice central : 5 minutes pour reprendre le contrôle émotionnel

La technique de régulation proposée repose sur des bases scientifiques solides : stimulation du nerf vague (Porges), réduction du cortisol (protocoles de cohérence cardiaque), retour au cortex préfrontal (Tang et al., PNAS).

1. Vérifier sa respiration

Si le ventre se creuse à l’inspiration et se gonfle à l’expiration, il s’agit d’une respiration inversée, typique du stress chronique.

2. Respirer en trois étages

  1. Gonfler l’abdomen à l’inspiration.
  2. Laisser s’ouvrir le bas des côtes.
  3. Laisser monter légèrement l’air dans le haut des côtes.

À l’expiration, relâcher successivement : haut des côtes, bas des côtes, abdomen. Cette « respiration complète » est pratiquée en sophrologie et en yoga, et validée par des travaux sur la variabilité cardiaque.

3. Adopter le rythme 3 / 5 pendant 5 minutes

  1. Inspirer sur 3 secondes.
  2. Expirer sur 5 secondes.
  3. Maintenir ce rythme pendant 5 minutes.

Les effets mesurés incluent : apaisement physiologique, baisse du cortisol, meilleure organisation des fonctions exécutives. On passe d’un mode automatique (réseau limbique) à un mode volontaire (cortex préfrontal).

Exercice : Observer l’émotion pour la faire redescendre

Objectif : désamorcer l’emballement émotionnel.

  1. Décrire l’émotion sans jugement (peur, colère, tristesse, etc.).
  2. Localiser la sensation corporelle associée.
  3. Regarder l’émotion « de l’extérieur », comme une information et non comme une identité.

Ce principe rejoint les thérapies attentionnelles (ACT, mindfulness) : en observant l’émotion, on crée un espace entre soi et le ressenti, ce qui en réduit la puissance.

Relier théorie et pratique : les ateliers AgilBee

Le webinaire renvoie naturellement aux modules du parcours Intelligence Émotionnelle en Entreprise, qui permettent de transformer la compréhension en action durable :

  • Faites de vos émotions un grand allié
    Reconnexion corps / émotion / mental, exercices pratiques d’ancrage et de respiration, travail sur les profils émotionnels.
  • Gestion du stress & prévention du burnout
    Comprendre les mécanismes de surcharge, restaurer les ressources, revoir son rapport au sens et à l’alignement professionnel.
  • L’intelligence émotionnelle comme levier de performance
    Communication, perception de l’autre, synchronisation, gestion des relations complexes, développement de la stabilité émotionnelle.
  • De la tension à la sérénité : un voyage intérieur
    Approfondissement des exercices, travail sur la cohérence interne, alignement et régulation durable.

Ces ateliers fournissent les outils concrets nécessaires pour faire de l’émotion une source de lucidité, d’énergie et de stabilité, plutôt qu’un facteur d’épuisement.

Conclusion : L’émotion comme boussole, pas comme fardeau

L’ensemble du webinaire et des articles publiés sur AgilBee converge vers une conviction forte : L’émotion est un signal, une vibration, une information. Elle est au cœur de notre équilibre, de nos relations, de notre performance… et de notre santé. Apprendre à la comprendre et à la réguler n’est pas un luxe : c’est une compétence humaine fondamentale, au travail comme dans la vie. En ce sens, l’intelligence émotionnelle devient l’un des leviers majeurs pour comprendre, prévenir, et rebondir face au burnout.

 

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